PINAR DEL RIO : On fait un tabac !!!

Mardi 15 mars 2016



 
Et mardi dès l'aube on file, casque-bol en place (ça on connaît depuis le Vietnam). Et pas de sourire, s'il vous plait !






On emprunte, avec un peu de brouillard durant la première heure, un parcours magnifiqueOn côtoie, non plus des touristes, mais des gens simples qui travaillent aux champs...



 
 Et jour de vaccination pour les chevaux !!!

 

 

 



On traverse Pons, Cabezas, Sumidero, petit village que nous avons adoré avec ses commerces, particulièrement bien achalandés : boutique de mode, pharmacie où on vend sûrement l'universelle panacée : le sirop "Typhon" (On ne voit que les flacons sur les étagères !)

 
 


 

Nous avons déjeuné à Guane et payé en Moneda Nacional moins d’un €uro pour deux plats et une bière... 


 



Les paysages sont exceptionnels... avec ça et là de sacrés ponts… (Après deux ou trois tentatives de Dago pour l'éjecter, Maguy a préféré descendre de sa monture...)



On a même vu des petits cochons qui sortaient d’un champ de tabac… Est-ce la façon cubaine de faire du cochon fumé ?



Nous abordons la Vuelta Abajo, zone délimitée par les modestes villages de San Juan y Martinez et San Luis, terre privilégiée qui serait dotée de tous les ingrédients naturels aptes à faire pousser, avec la main experte de l’homme, cette plante extraordinaire : le tabac.




Alors on ne résiste pas à la visite d'une plantation... Les feuilles de tabac des plantations de Robaina, surtout les feuilles de cape, sont souvent considérées comme les meilleures dans le monde et ont été utilisées par des grandes marques de cigares comme Cohiba et Hoyo de Monterrey. Don Alejandro Robaina a lui-même été surnommé le « parrain du tabac cubain » et est considéré comme le meilleur veguero (paysan qui cultive le tabac). Petit-fils, fils, père et grand-père de tabaqueros, il a hérité de la finca familiale : Cuchilla de Barbacoa, une petite propriété de 18 hectares à San Luis, où la famille devait s'installer en 1845, et que l'Etat a agrandi en offrant à Don Alejandro une dizaine d'hectares supplémentaires. Gracias «Líder Máximo» ! A lui tout seul, Don Alejandro a « habillé » plus d'un million de havanes ! Il est décédé en 2010, mais il a transmis la direction des opérations à son petit-fils Hiroshi (Ma, mon amour, claro !)...



 







On est passionné car il faut le dire : Dieu (Dago pour les intimes) est un fumeur de havane !

Oh ! Oh ! Oh ! Jolie poupée* ! ça prend les tripes* Torcedor*… Un corps roulé main*… paré d'une superbe cape*… Et une coiffe* non moins travaillée… Avec aussi une bague* chatoyante…

Sorti du cabinet*, le puro* passe à la guillotine* (eh ! oui ! la tête* est décapitée) et le pied est enflammé. Quel arôme* !
 

Tout tout tout
Vous saurez tout sur le Ci-Ci
Le vrai, le faux
Le laid, le beau
Le dur, le mou...
Vocabulaire :
* Poupée : lors de la fabrication du cigare, ensemble des feuilles formé par la tripe et la sous-cape, celle-ci est ensuite enveloppée dans la cape.
* Tripe : Feuilles tordues qui constituent l'intérieur du cigare
* Torcedor : Rouleur de cigares.
Il est le responsable final de la qualité d'un havane, Il place d'abord au creux de sa main le ligero, (qui donne la force du cigare et provient du sommet du pied de tabac ; c'est elle qui reçoit le plus de soleil, ce qui explique la force qu'elle donne au cigare), il l'entoure du seco (qui donne l'arôme du cigare et provient de la partie médiane du pied de tabac) et du volado (qui assure la bonne combustion du cigare et provient de la base du pied de tabac) et enfin la sous-cape. Son art réside dans la subtilité de son toucher afin d'assurer un bon tirage et donner du plaisir au fumeur.
* Fait à la main : cigare dont la poupée et le robage sont faits uniquement à la main.
* Cape : Feuille extérieure du cigare enroulée autour de la sous cape et de la poupée. Elle est la feuille de qualité la plus fine. C'est le visage du cigare.
* Coiffe : Pièce de tabac recouvrant la tête du cigare et que l’on coupe avant de le fumer.
* Bague : Anneau de papier imprimé aux couleurs de la marque qui entoure le cigare près de la tête. A l'origine, elle jouait un rôle protecteur pour les gants blancs des fumeurs distingués.  
* Galera : atelier de roulage des cigares d’une manufacture. (Elle fut ainsi nommée parce que les premières fabriques importantes, au début du XIXe siècle, étaient… les prisons).
* Module : Taille spécifique d'un cigare selon son diamètre, sa longueur et son poids
* Cabinet : Boîte généralement en bois dans laquelle les cigares sont rangés en fagots en général par 50 unités  
* Puros : Cigares dont la cape, la sous-cape et la tripe sont de même origine  
* Tête du cigare : Partie du cigare que l'on sectionne afin d'aspirer la fumée.
* Guillotine : coupe-cigare dans lequel on insère le cigare dans un trou puis ce dernier est coupé par une lame.
* Arôme : odeur dégagée par le cigare lorsqu’il brûle ou lorsqu’il est fumé. Le bouquet est le parfum de la cape et de l’extrémité du cigare lorsque celui-ci n’est pas encore allumé.  

Le cigare se décompose en trois parties : le foin, le divin et le purin :
– le foin : le premier tiers; le cigare démarre doucement et prend de la vigueur...
– le divin : le deuxième tiers ; la palette aromatique est optimale, la volupté assurée...
– le purin : le troisième tiers ; la tête du cigare s’étant chargée de nicotine, la puissance augmente au détriment des senteurs.

Bon ! On divague un peu !!! Avec toutes ces effluves de tabac... On roule à présent sur la Carretera de los Borrachos (la route des Hommes Ivres) de Pinar (véridique !) à Viñales. Taux d'alcoolémie autorisé : ne pas dépasser «les niveaux qui nous mettent en danger ou affectent nos capacités de conduire» !!! Hum ! Hum ! ça peut être difficile à évaluer !

Un peu présomptueux pour nos fesses ce circuit merveilleux de près de 200 km en scooter ! Heureusement la piscine (et le mojito) des Jasmines offrent la remise en forme nécessaire...


On n'ose écrire : à présent vous savez tout sur le ci-ci (gare !)... Il y a 1000 choses encore à apprendre sur la culture, la fabrication, la conservation... et les marques qui font la légende du cigare cubain : Cohiba, Montecristo, Hoyo de Monterrey, Romeo y Julietas, Partagas, Robainas... Mais on s'arrête là ! On vous fait grâce des 170 étapes de la récolte à la fabrication... L'article est déjà long !


 



Pratique :


·           Location d’un scooter pour 2 jours à Vinales : 20*2 = 40 CUC (de 17h à 17 h) - 1 plein pour 90 à 100km : 3CUC (Location près de Don Tomás)

Repas à Ganes (2 plats et 1 bière) + 2 sandwich + 1 coca pour moins de 2 CUC


·         Entrée Plantation Robaina : 2*2 = 4 CUC


·         diner chez Tata  (1 crevettes et 1 viande : Excellent) : 10 * 2= 2O CUC 

NB : Bien prendre du carburant quand on voit une station, car à San Miguel et à San Luis les pompes étaient vides. Dépannage par "gentil" Cubain à prix fort : 1OCUC demandés, 8 CUC après négociation (au lieu de moins de 3)




2 commentaires:

  1. Qu'est-ce qui se passe pour que tu fasses cette tête-là, Maguy? La selle de la mobylette est trop dure? Dago, lui, arbore une mine ravie. Il est vrai qu'il ne pouvait espérer mieux comme voyage pour satisfaire son péché mignon. Fait-on des prix aux visiteurs chez Robaina? En tout cas encore de belles explications sur la culture et la fabrication des cigares.

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  2. Chez Robaina, pas de ventes : les cigares appartiennent à l'état. Par contre, ils offrent un cigare tout frais roulé au visiteur. Maguy a donc demandé le sien !!!
    Ben oui ! Elle avait mal aux fesses la mère Maguy. Non seulement la selle était très dure, mais en plus ce n'était pas de l'enrobé sur la route !!!

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